Pays pratiquant le plus de mise à mort d’animaux : un aperçu des statistiques mondiales

Un battement d’ailes, quelque part dans l’ombre d’un élevage chinois, résonne comme un écho planétaire : chaque seconde, des milliers d’animaux vivent leur ultime instant. Derrière le rideau des promesses politiques et des discours sur le bien-être animal, certains pays affichent des bilans qui donnent le vertige. Les chiffres, eux, ne tremblent pas : ils s’accumulent, implacables, pendant que la planète discute menus et habitudes de table.

Pourquoi retrouve-t-on si souvent le bœuf argentin, le poulet brésilien ou le porc vietnamien en haut des classements mondiaux ? D’un continent à l’autre, les statistiques dessinent une cartographie inattendue, où coutumes, marchés et appétits collectifs s’entrelacent pour hisser certains pays au sommet – ou au fond – de la liste.

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Panorama mondial : où les animaux sont-ils le plus mis à mort ?

À l’échelle du globe, la mise à mort d’animaux pour alimenter l’humanité franchit toutes les frontières. La Chine règne en maître, avec des records vertigineux : plus de 10 milliards d’animaux abattus chaque année, majoritairement volailles et porcs. Le Brésil talonne la géante asiatique, porté par ses immenses élevages de bétail et de poulets, qui inondent les marchés de la planète. Les États-Unis complètent le podium, conséquence directe d’une consommation de viande parmi les plus féroces au monde.

Pays Animaux abattus/an (en milliards) Espèces principales
Chine 10+ Porcs, volailles
Brésil 6 Bovins, volailles
États-Unis 5 Volailles, bovins
Union européenne 3-4 Porcs, volailles

En Europe, la France occupe une place à part : plus d’un milliard d’animaux y sont tués chaque année, principalement des volailles et des porcs, loin devant des pays comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne. Cette différence s’ancre dans une consommation de viande encore robuste et un modèle agricole axé sur l’élevage de masse.

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  • En Asie, la poussée démographique fait exploser les statistiques.
  • En Europe, la tendance est au repli, tandis que sur le continent américain, la stabilité domine.

Le sort réservé aux animaux ne s’arrête pas aux frontières des abattoirs. Les animaux de compagnie, eux aussi, sont concernés par des pratiques de mise à mort, notamment en Asie du Sud-Est, où certaines traditions persistent malgré la modernisation.

Quelles pratiques expliquent ces écarts entre les pays ?

Ce grand écart planétaire s’explique par un cocktail de lois, d’habitudes culturelles et d’impératifs économiques. Certains pays, notamment dans l’Union européenne, ont instauré des lois de protection animale. L’Allemagne et la France appliquent des mesures pour atténuer la souffrance lors de l’abattage, généralisant l’étourdissement préalable et multipliant les contrôles dans les abattoirs.

En Asie et dans plusieurs pays émergents, la demande alimentaire galopante et l’absence d’une réglementation uniforme font grimper le nombre d’animaux abattus. Là-bas, la protection des animaux passe souvent au second plan, subordonnée aux besoins économiques et à la rapidité de l’industrialisation. Les règles varient d’une région à l’autre, ouvrant la voie à des pratiques locales éloignées des standards internationaux.

  • Le Royaume-Uni s’illustre par l’interdiction de certaines ventes d’animaux vivants à des fins non alimentaires, limitant ainsi les mises à mort jugées superflues.
  • En Europe et en Amérique du Nord, la pression des citoyens et des associations de défense des animaux provoque régulièrement des réformes et des débats publics.

L’application des directives de l’organisation mondiale de la santé animale manque d’homogénéité. Certains pays adaptent leur législation, quand d’autres peinent à suivre le rythme. Ces différences alimentent, année après année, les écarts de pratiques constatés dans les rapports mondiaux.

animaux sauvages

Vers une réduction des mises à mort : initiatives et perspectives internationales

Mobilisation des organisations internationales

La commission de la mise en œuvre du code sanitaire pour les animaux, rattachée à l’Organisation mondiale de la santé animale, édicte des directives actualisées pour freiner les abattages massifs, notamment lors d’épidémies animales. Face aux risques de zoonoses comme la rage, la FAO et l’OMS privilégient désormais la vaccination préventive à l’abattage systématique.

Perspectives et leviers d’action

Certains États, main dans la main avec la FAO et l’OMS, testent de nouvelles stratégies pour gérer les populations animales avec plus d’éthique et de précaution. Trois axes se dessinent :

  • Déploiement de techniques alternatives : la stérilisation, ainsi qu’une euthanasie encadrée, se substituent peu à peu aux campagnes d’abattage massif, notamment pour les animaux errants.
  • Durcissement de la réglementation : des quotas et des restrictions d’abattage face aux maladies sont instaurés dans certains pays européens, en accord avec les recommandations internationales.
  • Incitation à la consommation responsable : des campagnes publiques et des mesures fiscales encouragent à réduire la demande en viande, avec pour effet direct une baisse du nombre d’animaux tués.

Les derniers chiffres de la FAO laissent entrevoir un frémissement : dans certains pays européens, le nombre d’animaux abattus pour la consommation humaine se stabilise, voire recule. Mais ce mouvement reste fragile, en équilibre entre la poussée démographique et le rythme effréné de l’urbanisation, qui continuent d’alimenter une faim collective toujours insatiable.